Quand j’étais jeune militant souverainiste, mes collègues et moi répétions avec insistance que la loi 101 avait été victime d’une entreprise de déconstruction, et pour cela, nous voulions la restaurer, lui redonner sa première vigueur. On pensait confusément aux concessions en matière de langue d’affichage autant qu’à la normalisation généralisée d’un bilinguisme d’État officieux. Mais jamais nous n’avions idée de l’ampleur de cette déconstruction. C’est que le juriste Éric Poirier n’était pas encore passé par-là et qu’il n’avait pas encore publié son livre capital, La Charte de la langue française : ce qu’il reste de la loi 101 quarante ans après son adoption, qui vient de paraître aux éditions du Septentrion. Dans ce livre majeur, dans cet ouvrage capital, Éric Poirier nous montre et nous raconte comment la loi 101 a été mutilée juridiquement et politiquement depuis 40 ans. C’était une loi avec de grandes ambitions. Est-ce qu’elle a été fidèle à sa promesse? Est-ce qu’elle porte encore le projet d’un Québec français? Que reste-t-il de la loi 101? J’aurai le grand plaisir d’en parler avec lui aujourd’hui à La vie des idées, à Radio VM, 91,3 fm, de 11h à 12h.