Émission #11 – Émile Robichaud et Alex La Salle – Peut-on faire l’éloge de la nostalgie ?

La nostalgie a mauvaise réputation. C’est qu’elle contredit la modernité dans sa croyance inflexible dans le mythe du progrès : demain sera mieux qu’hier. Ceux qui nuancent cette affirmation sont rapidement accusés de complaisance réactionnaire. Ils se loveraient dans le mythe du bon vieux temps et entretiendraient le fantasme de l’âge d’or. Pour cela, ils nous empêcheraient d’apprécier pleinement les vertus et mérites du monde nouveau dans lequel nous évoluons aujourd’hui. Et pourtant, la modernité est traversée par ce qu’on appellera le sentiment de la perte. Obstinément, certains penseurs cherchent à le comprendre sans nécessairement en faire le procès. On sent, confusément, que la modernité a été chèrement payée. Qu’en est-il du respect dû aux vieilles vertus, comme l’honneur, la fidélité, le sens de la tradition. Qu’en est-il de nos vieilles croyances? Étaient-elles intégralement à rejeter? Qu’en est-il de la transmission culturelle et des institutions qui en avaient la responsabilité? L’école, par exemple, en cessant de transmettre un patrimoine de civilisation à un enfant appelé à se grandir en se l’appropriant, pour célébrer, désormais, le potentiel créatif d’un petit individu ne devant jamais se sentir écrasé par la tradition, a changé de mission. Mais est-ce vraiment pour le mieux? En un mot : avons-nous le droit, aujourd’hui, de faire l’éloge de la nostalgie? Ne sommes-nous pas en droit de réclamer un certain héritage oublié? Mais lequel, et comment ? Pour parler de cette très vaste question, je recevrai lundi le 4 avril à La vie des idées Émile Robichaud, figure immense du monde de l’éducation au Québec depuis cinquante ans et Alex La Salle, écrivain et essayiste, qui collabore activement au magazine Le Verbe dont il est certainement une des plumes les plus intéressantes et flamboyantes.

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