Longtemps considéré comme un des historiens les plus importants du Québec, et même comme un des artisans de la renaissance nationale québécoise dont il fut l’ouvrier inlassable, Lionel Groulx (1878-1967) a été victime, depuis une vingtaine d’années, d’une campagne de diffamation posthume. Celui que René Lévesque avait qualifié « d’éveilleur national » et de « clairon vivant », en le présentant comme « ce Québécois dont la victoire principale fut de redonner assez de fierté à assez de Québécois pour qu’on doive le tenir pour l’un des principaux semeurs de la moisson d’avenir qui lève aujourd’hui au Québec » a été caricaturé en idéologue inquiétant au parfum sulfureux dont il faudrait se tenir loin. Qu’en est-il vraiment? Comment passe-t-on, en quelques années, d’inspirateur à repoussoir? Peut-on encore tirer profit d’une relecture de Groulx, ou doit-on au mieux le considérer comme une figure définitivement désuète, n’ayant plus rien à dire sur notre condition collective? Groulx serait-il, contre toute attente, un des inspirateurs de la Révolution tranquille? Quelle vision avait-il de la question nationale et de l’indépendance du Québec? L’historien et professeur au Collège militaire de Saint-Jean Charles-Philippe Courtois est un des meilleurs spécialistes de Lionel Groulx aujourd’hui. Il travaille actuellement à sa biographie et a signé, tout récemment, une remarquable préface à la nouvelle édition de L’appel de la race, son plus célèbre roman, rééditée chez Fides. Je le recevrai lundi le 21 mars, pour parler de l’actualité de Lionel Groulx.